La Côte des Squelettes
La Côte des Squelettes (Skeleton Coast) est la partie nord de la côte de l'océan Atlantique de la Namibie qui s'étend au sud de l'Angola, du fleuve Kunene jusqu'au fleuve Swakop, bien que le nom soit parfois utilisé pour décrire toute la côte du désert du Namib. Les Bochimans de l'intérieur de la Namibie appelaient cette région "La terre que Dieu a crééun jour de colère", tandis que les marins portugais l'appelaient autrefois "Les portes du mauvais endroit".
Sur la côte, la remontée du courant froid de Benguela donne naissance à un brouillard dense sur l’océan (appelé "cassimbo" par les Angolais) pendant une grande partie de l'année. Les vents soufflent de la terre vers la mer, les précipitations dépassent rarement 10 millimètres par an et le climat est trés inhospitalier. Des vagues puissantes déferlent de façon constante sur les plages. Avant l'arrivée des bateaux à moteur, il était possible d’y accoster, mais impossible d’y embarquer. La seule façon de quitter la côte consistait alors à traverser un marécage d'une centaine de kilomètres, lui-même seulement accessible à travers un chaud et aride désert.
La Côte des Squelettes doit son nom aux os blanchis de baleines et de phoques qui recouvraient le rivage lorsque l'industrie baleinière était encore active, ainsi qu'aux épaves de naufrages causés par des rochers au large cachés dans le brouillard. Plus d'un millier d’épaves de différentes tailles jonchent la côte un peu partout. Parmi les épaves les plus importantes de la région, on peut citer l'Eduard Bohlen, l'Otavi, le Dunedin Star et le Tong Taw.
La côte est constituée de sable occasionnellement entrecoupé par des affleurements de pierres. La section méridionale consiste en une plaine de gravier et, au nord de Terrace Bay, le paysage est dominé par de hautes dunes de sable. L’occupation humaine passée est illustrée par des amas de coquillages trouvés le long de certaines parties de la Côte des Squelettes.
Le Parc National de la Côte des Squelettes fait 16 000 km² (6 200 mi²) et se trouve sur une grande partie de la région, de la rivière Ugab au Kunene. La moitié nord du parc est une zone sauvage. On y trouve notamment les châteaux d'argile de la rivière Hoarisib, les lacs salés de la montagne Agate et la grande colonie de phoques du cap Fria. Le reste de la côte est une zone de loisirs nationale.
La côte a fait l'objet de plusieurs documentaires sur la vie sauvage, notamment sur son adaptation à l'aridité extrême. De nombreuses espèces de plantes et d'insectes des systèmes de dunes de sable dépendent pour leur eau des épais brouillards marins qui engloutissent la côte et pour leur nourriture des détritus aportés par le vent. L’ensemble des oiseaux du désert ont été étudiés en termes de thermorégulation, de coloration, de stratégies de reproduction et de nomadisme.
Le lit des rivières plus à l'intérieur des terres abritent des babouins, des girafes, des lions, des rhinocéros noirs et des springboks. Les animaux tirent la majeure partie de leur eau des puits creusés par les babouins ou les éléphants.